Chez Marc Tanguy, les jardins sont des points d'entrée vers d'autres espaces. Des passages de mémoire, de lumière, de sensation, des lieux habités, traversés, observés — souvenirs des allées ombragées de l’Alhambra ou de l'Alcazar, des parcs de la Villa Borghese à Rome ou de Kew Gardens à Londres - jusqu'à l’espace plus intime de son enfance ou de son atelier parisien.
Mais ce qui s’imprime sur la toile n’est jamais un simple souvenir. Le jardin devient un paysage intérieur où le regard circule, suit les lignes du feuillage, traverse les transparences, absorbe les vibrations colorées, sans chercher à nommer ce qu’il voit.
Le travail de Marc Tanguy s’ancre dans une attention au sensible. La matière se dépose, s’imprègne, se diffuse. Le lin brut absorbe le pigment, le verso de la toile devient parfois le vrai point d’apparition de l’image, par effet de transparence ou de capillarité. Ce processus accepte l’imprévu, les superpositions, les effacements. La peinture avance ainsi, couche après couche, comme un cheminement lent, jamais figé.
Les jardins, comme la peinture, sont des compositions vivantes. Ils évoluent avec le temps, la lumière, le soin qu’on leur porte. Ce sont des microcosmes, façonnés patiemment, qui accueillent autant qu’ils résistent.
Les toiles de Marc Tanguy fonctionnent de la même manière : elles s’écrivent en strates, en rythmes colorés, où chaque teinte — bleus diffus, jaunes francs, noirs allégés — trouve sa place dans un équilibre mouvant. La couleur ne recouvre pas : elle respire.
Dans Les Jardins du Monde, Marc Tanguy poursuit ce dialogue sensible avec les paysages réels ou rêvés. Attentive aux bruissements du monde, sa peinture « libre, laisse place à l’improvisation, aux accidents heureux ou malheureux », elle avance comme « un cheminement indispensable aux surprises et aux découvertes, un peu comme un voyage ».
LES JARDINS DU MONDE
8 rue du Trésor 75004 Paris
Du 15 au 31 mai 2025
Du mardi au vendredi 11h - 19h
Samedi 14h - 19h
Vernissage : jeudi 15 mai, 18h - 21h